Locotracteur et manœuvre des wagons

La manœuvre des wagons sur le site se faisait essentiellement de deux façons :
  • Par l'utilisation de locotracteurs
  • Par le biais de cabestans électriques
Locotracteurs
Le locotracteur affecté à la gare de Ris-Orangis, un type Y 7100[1], prenait en charge les convois déposés par les machines de ligne sur le faisceau Mac Cormick, pour les amener sur le faisceau de réception du service des alcools. Inversement, il prenait les rames pour les mettre à disposition sur le faisceau Mac Cormick.


Sur le site même, Deux locotracteurs ont été repérés sur photos et photos aériennes, mais ne peuvent être formellement identifiés :


- Le locotracteur n° 1 est un petit gabarit, dont la cabine ne semble pas flanquée d’un capot arrière, ce qui laisse une petite plateforme sur le châssis.

La livrée n’est pas bien définie, mais le toit semble clair.


Locotracteur 1 en approche du pont secteur de 16,5 m 

Après quelques recherches c’est le forum.e-train qui nous a fourni la solution : C’est un locotracteur Gaston Moyse type 10 tonnes (n° 87) 

Locotracteur Moyse type 10 tonnes -avant 

Locotracteur Moyse type 10 tonnes – arrière.

On distingue bien la plateforme arrière et le bord du toit blanc.


Monsieur Christophe GIDE qui partage cette information note :
« Ex-Service des Alcools (Ris-Orangis, 91). Engin acquis par le silo auprès de Patry. Cet engin aurait transité par UNIBETON (Le Plessis-Belleville, 60).

On remarquera l’échappement qui devrait sortir de la toiture de l’angle avant-droit de la cabine. Mais, comme sur tous les engins que j’ai rencontrés provenant du Service des Alcools, l’échappement est déplacé pour sortir au niveau des roues. Dans le cas présent, l’échappement débouche à l’avant du longeron gauche du châssis, au niveau de la traverse de tamponnement. » 




- Le locotracteur n°2 est plus imposant. Il ne semble pas non plus disposé de petit capot arrière, mais la cabine arrive en bord de châssis.

La livrée est clairement jaune avec bande de visibilité et garde-fou avant rouge. Le toit est blanc 

Extrait de la mission aérienne de 1972 – Locotracteur 2


Locotracteur 2 au niveau du portail d’accès ferroviaire (extrait d'un cliché fourni par le GRHL de Ris-Orangis)

Sans information directe, nous pouvons poser une hypothèse à partir d’un faisceau d’indices :

- Le gabarit, la forme et la couleur d’une part, même si la livrée peut être adaptée par le site.

- Un article de la revue TGV086. Dans son n° 82, un article décrit le site des alcools de Gièvres on y trouve notamment cette mention « Le locotracteur jaune sert à emmener les wagons sur les voies de dépotage qui permettent de remplir les 29 cuves. Il y a aussi une voie qui dessert un bâtiment de stockage et à partir d’une plaque tournante fournie par la SEI (Société de construction d’Embranchements Industriels) il est aussi possible d’accéder à une voie perpendiculaire située entre 2 hangars. Le locotracteur, un Moyse 28 HD 150 B de 1962 stationne bien au chaud dans l’un des bâtiments. »


Locotracteur Moyse type BN 40 

On peut donc imaginer que le service des alcools s’est doté de plusieurs locotracteurs d’un modèle identique pour ses différents sites, destinés à un même type d’activité.

Monsieur Renard confirme la présence sur le site de ces deux locotracteurs :

"Le plus petit, à traction électromécanique, pouvait manœuvrer les wagons vides pour les amener sous la grande halle de maintenance et passer sur le pont secteur. Le plus grand, dédié à la manœuvre des wagons pleins ou par lot était plus puissant. "

Cabestans

Comme sur beaucoup de sites industriels, pour des raisons d’économie, de mobilisation des moyens de traction ou en raison d’équipements légers, les wagons pouvaient être manœuvrés par d’autres moyens et notamment par cabestan.

 

Cabestan (en haut) et poupées de renvoi au niveau du portique de chargement et du pont secteur. (mission aérienne 1972)

 Sur la photo ci-dessus, on identifie parfaitement les cabestans et poupées de renvoi qui permettaient la manœuvre des wagons sur le pont secteur qui desservait les 4 voies du portique de chargement.

Ces cabestans étaient équipés d’un treuil électrique avec pédale de commande pour faciliter le travail des ouvriers « cabestaniers ».

Cabestan en action. Usine de contreplaqué. Bondy - 1982 ( http://reseau3gg.centerblog.net/rub-voir-les-embranchements-particuliers-.html)

 






Poupée côté entrée du site face au pont secteur

L’alimentation des moteurs électriques passait en souterrain par des caniveaux couverts ou des tranchées. Ce matériel justifie également, en plus des éclairages, des pompes de transfert d’alcool et des différentes machines-outils nécessaires au fonctionnement quotidien du site, à la présence dans le bâtiment G d’un poste de transformation électrique.

  

Entré du bâtiment H et portique de chargement. Cabestan électrique

 Sur la photo ci-dessus on discerne au premier plan un cabestan sur son socle en fonte ainsi que l’excroissance de la pédale de commande. En second plan le caniveau en béton abritait les câbles d’alimentation des moteurs ainsi que la borne électrique blanche visible au centre de l’image. Celle-ci offrait un point de raccordement à la motopompe mobile (visible à l’extrême droite) pour le dépotage des wagons.

 



[1] Les locotracteurs Y 7100 ont été produit entre 1958 et 1962 par les sociétés Billard et Decauville (https://fr.wikipedia.org/wiki/Y_7100)





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